L’Assemblée nationale a voté, ce vendredi 2 mai 2025, la levée de l’immunité parlementaire des députés Moustapha Diop et Salimata Diop, tous deux impliqués dans une affaire de malversations présumées portant sur la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre la COVID-19.
Cette décision fait suite aux conclusions des commissions ad hoc chargées d’examiner la demande formulée par la justice pour engager des poursuites contre ces deux anciens ministres. Leur mise en cause repose principalement sur un rapport de la Cour des comptes, qui met en évidence de graves irrégularités dans l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la pandémie.
Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, est soupçonné d’avoir mal géré une somme de 2,5 milliards de francs CFA, prévue pour l’achat de masques dans le cadre de la réponse sanitaire du gouvernement.
Salimata Diop, ex-ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, est quant à elle accusée d’avoir détourné une partie des 150 millions de francs CFA alloués à son ministère. Le rapport de la Cour des comptes signale notamment que des justificatifs de dépenses à hauteur de 36,1 millions de francs CFA sont identiques à ceux utilisés dans d'autres opérations, en particulier celles de la caisse d’« aide et secours ».
La procédure de levée d’immunité a été conduite conformément à l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans ce cadre, seules ont pris la parole : le président et le rapporteur de la commission ad hoc, les députés concernés ou leurs avocats, ainsi qu’un orateur s’exprimant contre la levée.
Les autorités judiciaires justifient leur demande par des « présomptions graves et concordantes », selon les termes du rapport, afin d’ouvrir une instruction formelle.