Monsieur le ministre, plus d'une centaine de maraîchers le long de la bande des filaos sur la VDN3 plus précisément à Woruway, Malika, sont menacés d'accaparement foncier. Ils ont été convoqués et le préfet leur a proposé contre leur surface maraîchère des montants dont le plus important s'élève à deux millions de francs CFA alors que la valeur vénale d'un terrain de 150 m2 tourne autour de 50 millions de FCFA au même endroit.
Monsieur le ministre, à qui profite l'immatriculation de cette zone ? Quel est l'état des droits réels sur les terres utilisées par ces maraîchers ? Pourquoi les maraîchers ne peuvent-ils pas bénéficier de baux comme d'autres sénégalais ? Sur quelle base est fixé le montant proposé en compensation ? Les maraîchers ne devraient-ils pas jouir d'une sorte de droit de préemption ?
Par ailleurs, les questions fondamentales que doit trancher le gouvernement sont celles-ci : comment atteindre la souveraineté alimentaire notamment en produits maraîchers en réduisant chaque jour les espaces utilisés pour la culture des légumes? En cette époque de changement climatique faut-il augmenter ou réduire les poumons verts particulièrement en zone urbaine comme dans la région de Dakar ? Comment réduire l'émigration irrégulière et la pauvreté en envoyant au chômage et en réduisant les activités de ces maraîchers, de leurs ouvriers agricoles, des bana-bana qui viennent s'approvisionner, les charretiers?
Mon avis est que la zone agro écologique de Woruway et celle de Lendeng à Rufisque ainsi que d'autres au Sénégal, doivent être protégées, sauvegardées et par conséquent les maraîchers laissés sur place et soutenus. Cela sera bon pour le climat, l'emploi, la souveraineté alimentaire, la lutte contre la pauvreté, la santé...
Guy Marius Sagna
Député de la XVe législature
?P(PßN)34

